Compost de qualité : les astuces pour une décomposition optimale et sans odeurs

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Le compostage est bien plus qu’une simple méthode de gestion des déchets.

C’est un moyen écologique de rendre à la terre ce qu’elle nous a donné, en transformant nos déchets organiques en un précieux amendement pour nos sols.

Cependant, pour obtenir un compost de qualité, il est essentiel de comprendre les bases du compostage et d’adopter des pratiques avancées pour une décomposition optimale, tout en évitant les mauvaises odeurs.

Dans cet article, nous allons explorer les techniques essentielles pour réussir votre compostage.

Pourquoi composter ? Réduire les déchets et enrichir la terre

La réponse est simple : pour réduire nos déchets organiques, souvent appelés biodéchets, qui représentent un tiers de nos poubelles.

Le transport des biodéchets coûte cher et cela se répercute sur vos impôts. Optez pour la valorisation à domicile et économisez tout en favorisant la nature.
Le transport des biodéchets coûte cher et cela se répercute sur vos impôts. Optez pour la valorisation à domicile et économisez tout en favorisant la nature.

Mais encore :

  • Contribuer à la réduction des déchets et à leur valorisation.
  • Prévenir une gestion peu écologique des déchets, notamment le transport de déchets organiques contenant 80 % d’eau qui sont généralement incinérés ou mis en décharge.
  • Enrichir le sol en utilisant les déchets organiques comme fertilisant (saviez-vous que 100 kg de déchets végétaux peuvent produire jusqu’à 27 kg de compost en un an ?).
  • Accroître le taux de matière organique dans le sol pour stocker davantage de carbone et ainsi contribuer à la lutte contre le changement climatique.

Les biodéchets, qui sont des déchets organiques compostables, représentent environ 30 % du contenu des poubelles des ménages en France. Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME),

Ces déchets ont le potentiel de refertiliser nos sols grâce au compostage.

Le processus de compostage repose sur la décomposition des déchets putrescibles, alimentaires ou verts et bruns, par des micro-organismes et macro-organismes.

La pratique du compostage domestique permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre en évitant la décomposition anaérobie des déchets organiques dans les décharges. Univalom, Unité de Valorisation Energétique

Sous l’effet de la chaleur et avec suffisamment d’oxygène, ces organismes transforment la matière organique en un amendement riche en nutriments.

Comme le compostage devient de plus en plus important, il est essentiel que tout le monde, qu’il s’agisse de professionnels, de collectivités ou de particuliers, soit prêt à trier les biodéchets à la source et à mettre en place des solutions de valorisation.

La Commission européenne veut imposer aux Vingt-Sept de réduire de 30 % d’ici à 2030 les déchets alimentaires des commerces, restaurants et ménages dans l’UE par rapport à 2020 Projet de loi identifié par l’AFP en juillet 2023

Le compostage domestique est l’une des meilleures options si vous avez la possibilité de le faire chez vous.

Le rôle essentiel des vers de compost dans la transformation des matières organiques

Les vers de compost sont principalement des lombrics épigés, c’est-à-dire des vers de terre qui vivent dans les 20 premiers centimètres du sol, là où se trouvent les matières organiques en décomposition.

Contrairement aux lombrics anéciques qui creusent des galeries verticales dans le sol, les vers de compost se nourrissent directement des déchets organiques présents dans le compost. Cette activité essentielle contribue à la décomposition des matières organiques que l’on ajoute au tas de compost.

Le processus de transformation des matières organiques en compost implique plusieurs étapes, chacune étant le résultat de l’action de différents organismes vivants.

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Au début, lorsque les matières organiques sont déposées sur le compost, ce sont principalement les micro-organismes, tels que les bactéries aérobies, qui entrent en action. Ces micro-organismes décomposent les matières en les dégradant et en les transformant en une substance molle. Cette phase est marquée par une montée de la température.

Après la phase de décomposition, la température baisse, le volume des matières diminue, et les bactéries deviennent moins nombreuses.

C’est à ce stade que les champignons, sous forme de moisissures, réapparaissent et colonisent la matière décomposée.

Lorsque la température du compost passe sous les 30 degrés Celsius, les macro-organismes font leur entrée en scène.

Parmi eux, on trouve les cloportes, les mille-pattes, les coléoptères, les collemboles, les acariens, et bien sûr, les vers de compost.

Les cloportes au travail : ces petits recycleurs du sol contribuent à la décomposition des déchets organiques
Les cloportes au travail : ces petits recycleurs du sol contribuent à la décomposition des déchets organiques

Cette phase marque la maturation du compost.

Les macro-organismes digèrent les matières molles, les réduisant en particules de plus en plus petites, grâce à leur tube digestif.

Ensuite, ces matières sont de nouveau attaquées par les micro-organismes.

Ces lombrics épigés sont les artisans du compost, décomposant les matières organiques pour créer un amendement fertile
Ces lombrics épigés sont les artisans du compost, décomposant les matières organiques pour créer un amendement fertile

Les vers de compost se concentrent principalement sur la matière molle, tandis que d’autres organismes, tels que les collemboles et les cloportes, s’attaquent aux parties plus dures.

Enfin, la phase de minéralisation intervient, au cours de laquelle les particules sont transformées en substances minérales qui peuvent être absorbées par les plantes.

Les vers de compost, en particulier les lombrics épigés, jouent un rôle clé dans cette phase finale, contribuant ainsi à la création d’un compost riche en nutriments et bénéfique pour les sols et les plantes.

Le rôle des vers de compost est donc crucial dans le processus de transformation des matières organiques en un amendement organique de haute qualité.

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Photo Flickr de Frédérique Voisin-Demery. Larves de cétoine : les petites championnes du recyclage des déchets organiques au jardin. Elles décomposent toutes les matières organiques mortes qu'elles vont transformer en débris encore plus petits.
Photo Flickr de Frédérique Voisin-Demery. Larves de cétoine : les petites championnes du recyclage des déchets organiques au jardin. Elles décomposent toutes les matières organiques mortes qu’elles vont transformer en débris encore plus petits.

Ils participent activement à la décomposition des déchets que nous ajoutons au compost, favorisant ainsi la création d’un sol fertile et la réduction des déchets organiques.

L’équilibre des matériaux : la clé d’un compost réussi

L’une des clés pour obtenir un compost de qualité réside dans l’équilibre entre les matériaux riches en azote, également appelés matériaux verts, et les matériaux riches en carbone, connus sous le nom de matériaux bruns.

Bien sûr, voici la même information présentée sous forme de liste à puces :

  • Les matériaux verts comprennent les déchets alimentaires, les tontes de gazon et les feuilles fraîches.
  • Les matériaux bruns incluent la paille, les copeaux, les cartons bruns, les feuilles mortes et les branches broyées (appelé aussi broyat). Tout ce qui contient majoritairement de la cellulose.

Un compost équilibré doit contenir une proportion appropriée de ces matériaux, généralement environ deux tiers de matériaux bruns pour un tiers de matériaux verts.

Cet équilibre favorise une décomposition efficace et aide à prévenir les odeurs désagréables. En effet, un compost trop riche en matériaux verts peut devenir malodorant.

Matériaux à composter : conseils supplémentaires

En plus de la gestion des déchets alimentaires, il est important de prendre en compte certains facteurs spécifiques à votre situation.

Par exemple, si votre terrain est déjà calcaire, vous pourriez envisager de ne pas incorporer les coquilles d’œufs dans votre compost. Cela dépend du type de compostage que vous réalisez

Les coquilles d’œufs se dégradent plus rapidement lorsque le compost est activement chauffé, généralement entre 40 et 60 °C, et maintient cette température sur une période prolongée.

Cependant, la plupart des composteurs domestiques sont considérés comme « froids », fonctionnant à des températures plus basses qui n’atteignent pas ces niveaux de chaleur, de même que les sols de jardin traditionnels.

Si votre municipalité propose un programme de collecte des déchets compostables qui utilise un processus de compostage aérobie, c’est probablement la méthode la plus efficace pour recycler les coquilles d’œufs.

Dans un tel système, les coquilles se décomposeront correctement et libéreront leur calcium.

Une utilisation très pratique des coquilles d’œufs consiste à les offrir aux poules comme un complément alimentaire.

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Les poules ont un besoin important en calcium pour la production d’œufs, et leur système digestif peut facilement traiter les coquilles d’œufs.

Bien que cela puisse sembler un peu étrange, les poules sont naturellement attirées par les sources de calcium, y compris leurs propres œufs broyés.

Qualité du compost et choix des matériaux

Il est essentiel de veiller à la qualité de votre compost pour garantir son utilisation en toute sécurité.

Cependant, certaines pratiques courantes, telles que l’ajout de sacs en plastique portant des mentions telles que « 100 % biodégradable », « compostable » ou « biosourcé », peuvent présenter des risques pour l’environnement et la santé.

Attention aux sacs 'bio dégradables' dans votre compost ! L'Anses nous alerte sur les risques pour l'environnement et la santé.
Attention aux sacs ‘bio dégradables’ dans votre compost ! L’Anses nous alerte sur les risques pour l’environnement et la santé.

Selon un avis publié en novembre, ces matériaux et leurs produits de dégradation peuvent contribuer à la pollution de l’environnement et des aliments cultivés, mettant ainsi en danger la santé humaine, animale et végétale.

Les risques potentiels proviennent des constituants des matériaux ainsi que des micro plastiques résultant de leur décomposition.

Les constituants concernés peuvent être des polymères, des monomères résiduels, des additifs ou des charges inorganiques présentant des dangers potentiels aussi bien pour la santé humaine que pour l’environnement . Stéphane Leconte, coordonnateur de l’expertise à l’Anses.

L’Anses recommande donc aux fabricants de cesser d’utiliser toute allusion à la mise de matières plastiques dans le compost domestique ou collectif.

De plus, elle appelle les pouvoirs publics à sensibiliser la population à ne pas introduire de matières plastiques, même si elles sont libellées comme biodégradables, dans le compost.

Au-delà de ces mesures, l’ensemble du système de compostage, qu’il soit industriel ou domestique, doit être repensé.

L’Anses préconise de collecter les matières plastiques biodégradables dans une filière industrielle, tout en respectant des normes strictes pour l’utilisation des composts.

Elle plaide également en faveur de la création d’une norme unique intégrant des critères plus rigoureux, notamment l’absence de perturbateurs endocriniens et de substances cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques.

Cette mise en garde souligne l’importance de faire preuve de prudence lors du choix des matériaux à composter et de se tenir informé des recommandations en matière de compostage responsable.

Une aération optimale : éviter les odeurs désagréables

La troisième règle d’or du compostage consiste à garantir une bonne aération à l’intérieur du composteur.

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Les micro-organismes responsables de la décomposition ont besoin d’oxygène pour fonctionner efficacement.

L’aération favorise la circulation de l’air et les matières carbonés et évite que le compost ne devienne anaérobie, ce qui peut entraîner la formation de mauvaises odeurs.

Pour maintenir une bonne aération, il est recommandé de retourner régulièrement (au moins une fois par mois) le tas de compost à l’aide d’une fourche, de gants de jardinage, gants vaisselles ou d’un outil de compostage.

Cela permet d’introduire de l’oxygène frais et de mélanger les matériaux pour une décomposition uniforme.

Éviter les déchets indésirables : un compost sans odeurs

Certains déchets, tels que les agrumes et les viandes, peuvent causer des problèmes d’odeur dans le compost.

Pour éviter cela, veillez à ajouter ces déchets en petites quantités et en morceaux plus petits. Mélangez régulièrement le compost pour assurer le contact entre les matériaux riches en azote et en carbone.

Un compost bien équilibré, avec de nombreux micro-organismes actifs, peut décomposer rapidement ces matières sans créer de nuisances olfactives.

Maîtriser l’humidité et les astuces avancées : la recette du compost parfait

Le contrôle de l’humidité est également essentiel pour un compost de qualité.

Les micro-organismes ont besoin d’un certain niveau d’humidité pour travailler efficacement, mais un excès d’humidité peut provoquer la pourriture et des odeurs désagréables.

Surveillez régulièrement le taux d’humidité de votre compost et ajustez-le si nécessaire. Il ne doit être ni trop sec ni trop humide.

Arrosez légèrement si le compost semble sec, et ajoutez des matériaux bruns si l’humidité est excessive.

En fin de compte, le compostage s’avère être une démarche à la fois simple et efficace.

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En adoptant cette pratique, nous pouvons réduire considérablement la quantité de déchets incinérés ou enfouis, tout en enrichissant les espaces verts qui nous entourent.

Chacun de nos déchets organiques peut contribuer à créer un environnement plus sain et plus durable.

Il est essentiel de garder à l’esprit l’équilibre entre les matières azotées et carbonées, car c’est cette harmonie qui permettra d’éviter l’apparition d’odeurs malodorantes.

Ainsi, en compostant nos déchets de manière équilibrée, nous participons activement à la préservation de notre planète et à la création d’un avenir plus vert pour tous.

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